Croissance verte: l'écologie n'est pas l'ennemie de l'économie


Pendant plus d’une heure 170 adhérents se sont retrouvés pour échanger sur la croissance verte au cours d’une réunion animée par Arnaud Robinet, Maire de Reims et délégué général de La France Audacieuse.

Tous s’accordent sur un constat : c’est dans nos territoires que se déclinent les actions écologiques du quotidien. Ces actions qui peuvent faire avancer les choses de manière concrète. Le terme de croissance verte est particulièrement bien choisi : oui, croissance et écologie sont conciliables. Mieux, croissance et écologie sont liées et intimement dépendantes. Plutôt que de les opposer, les élus et les citoyens doivent être les premiers acteurs de l’écologie positive.

Cette réunion a rassemblé des adhérents de toute la France, élus et citoyens, qui ont tous souhaité apporter leur contribution à cette première réunion.

Quelques idées à retenir:

  • proposer la création d'un livret d'épargne territorial dédié à l'innovation verte ;
  • inciter à la création de "conseil local pour le climat" à l'échelle intercommunale ;
  • confier aux collectivités les compétences écologiques du quotidien (circuits courts, économie locale...) et que l'Etat se consacre à la recherche et à la mise en place de dispositifs incitatifs (rénovation logement, fiscalité verte...) ;
  • faire sauter les verrous normatifs français pour assouplir les expérimentations dans les entreprises ;
  • développer les technologies d'avenir,  essentielles pour permettre l'innovation en santé et en environnement.

Retrouvez ci-dessous une synthèse de ces premiers échanges.


1 / Construire une écologie de rassemblement : une écologie qui ne s’oppose pas à l’économie et qui ne contraint pas.


Le défi de la transition écologique doit être partagé par tous pour être efficace : pour réussir, nous devons promouvoir une écologie locale et rassembleuse. Chaque acteur doit pouvoir contribuer à son niveau au défi environnemental. Il ne faut pas avoir peur de se saisir de ces sujets : l’opinion publique est désormais prête à ce débat.


Les domaines d’actions de nos collectivités sont déjà nombreux

Dans nos compétences locales, nous gérons une écologie du concret : restauration collective, qualité de l’air, déchets, urbanisme.

  • Les sujets portés par nos collectivités sont aussi prioritaires pour les Français : logement, déplacement, alimentation.
  • La composante santé et sanitaire doit aussi être intégrée dans les réflexions liées à l’écologie. Pour aller plus loin, nos communes doivent également avoir plus de compétences dans ces domaines.


Les initiatives locales démontrent que les territoires sont précurseurs dans l’écologie du concret.

  • L’Etat a parfois du mal à trouver une organisation optimale pour organiser la croissance verte et la décliner localement.
  • L’échelon intercommunal peut, en lien avec les régions, porter des projets très concrets qui permettent de faire avancer l’écologie positive : création de chaufferie à base de bois en montagne, développement de réseaux de chaleurs publics.
  • Dans nos compétences du quotidien, nous démontrons que nous pensons toutes les problématiques à l’échelle globale. La propreté n’est pas qu’une affaire de nettoiement par exemple. Les citoyens et les entreprises peuvent aussi se mobiliser avec les collectivités pour lutter contre les incivilités ou les dépôts sauvages.


Nos collectivités ont souvent été précurseurs dans de nombreuses questions, notamment sur les questions de mobilité.

  • Quand l’Etat finance 1,5 milliard d’euros pour les transports en site propre, les collectivités apportent 14 milliards.
  • Pour autant, nous ne voulons pas opposer les collectivités à l’Etat. C’est ensemble que nous arriverons à remplir ce défi.
  • Le parlement et l’Etat doivent orienter et donner un cap. Les collectivités doivent être celles qui décident localement de la meilleure déclinaison possible. En cela, la différenciation territoriale doit être le moyen de faire davantage.


Nos collectivités peuvent être des laboratoires d’expérimentation.

  • Elles sont le meilleur échelon pour avoir des politiques adaptées à un territoire donné selon le contexte local : développement du compost urbain, plan alimentaire territorial
  • Une initiative qui fonctionne bien à l’échelon local a plus de chance de se développer dans d’autres métropoles.
  • La mise en réseau des territoires est l’élément essentiel pour partager les bonnes pratiques entre toutes les collectivités. Pour continuer à être innovant, nous devons faire le pari du participatif
  • En réalisant par exemple des plans climats qui associent l’ensemble des parties prenantes : acteurs locaux mais aussi associations reconnues comme faisant autorité dans ces domaines (reconnus d’utilité publique par exemple).
  • Une solution peut être la création à l’échelle de chaque intercommunalité d’un conseil local pour le climat. La publicité des débats ne doit pas être forcément obligatoire pour que les participants soient dans une démarche constructive et non politicienne.
  • L’ADEME et le réseau ATMO sont aussi des associations qui peuvent permettre de partager les expériences de tous (experts, citoyens, élus) sans politiser les débats.


Amélie, Adhérente à Maison-Lafitte

Aurore, championne d'apnée, réalisatrice de documentaires

Augustin Boeuf,  Adjoint au Maire du Havre


2/ Parler de croissance verte c’est promouvoir les territoires de demain en préparant les futures opportunités.


Nos collectivités doivent être en première ligne pour aller beaucoup plus loin et beaucoup plus fort dans l’innovation. Soutenir l’innovation, c’est tout autant permettre de baisser les factures d’énergie des habitants, créer ou consolider des emplois locaux, et inciter à l’économie sociale et solidaire.


La décroissance ne peut pas être une option.

  • Au contraire, pour tirer tous les profits des gisements de la croissance verte, nos collectivités doivent encore plus soutenir les entreprises locales innovantes dans ces domaines.
  • La clé de la réussite pour nos entreprises, c’est leur capacité à innover. Notre responsabilité est de les accompagner : c’est dans nos territoires que se situent les start up et les entreprises qui seront les futurs acteurs de ces innovations écologiques et économiques.


Nous devons saisir l’opportunité de créer une économie nouvelle avec de nouveaux emplois et de nouvelles activités.

  • L’écologie doit nous amener à soutenir et à développer une nouvelle économie.
    • Dans les énergies renouvelables
    • Pour créer des alternatives au plastique
    • Pour construire de nouvelles productions de textile
  • Nous devons aussi soutenir et investir dans les circuits courts avec nos plans alimentaires territoriaux. Soutenir ces projets c’est aussi investir dans les emplois de demain.
  • Une proposition récurrente de La France Audacieuse: la mise en place d'un livret épargne territorial pour l’innovation et la croissance verte. En redirigeant 15% de l’assurance vie vers l’industrie, l’innovation et la recherche, avec ce livret nous pourrions accompagner et soutenir fortement la croissance verte. Nous pourrions inciter à sa souscription en défiscalisant ce placement à long terme. Les financements seraient orientés vers des projets locaux ayant un objectif de solidarité territoriale et une ambition écologique.


L’enjeu de la rénovation énergétique doit être saisi dès aujourd’hui par l’ensemble des acteurs.

  • Le véritable enjeu est de rendre abordable l’isolation des logements. Un logement mal isolé c’est 80kg/m2 de CO2 par an contre 5 pour un logement isolé.
  • Le coût des panneaux solaires peut être inabordable pour les foyers modestes. Il faut développer des dispositifs fiscaux incitatifs pour rendre ces investissements plus accessibles.
  • Il faut mettre en place une grande politique de la rénovation énergétique globale de l’habitat.


Laurent Bouyer, Président de Bombardier France


Philippe Vitel, élu de la région Sud, ancien parlementaire


3/ A côté de nos initiatives locales, l’Etat doit aussi répondre présent, rapidement, concrètement.


L’Etat doit nous accompagner pour consolider notre compétitivité verte face aux pays émergents.

  • Il ne peut pas y avoir d’écologie sans croissance, sans innovation et sans progrès. Cela passe par une politique de ré-industrialisation en France
  • La baisse de l’impact carbonne dans notre pays est fortement liée à l’import de produits de l’étranger. Il faut mettre en place une taxe Carbonne au niveau européen pour faire peser sur les pays extérieurs le coût d’une politique industrielle polluante.
  • Nous devons également restaurer notre souveraineté agricole et alimentaire en soutenant les circuits courts.


L’écologie doit être un levier pour faire sauter les verrous normatifs

  • Une vraie politique incitative à l’innovation passe nécessairement par un assouplissement des règles sur les expérimentations.
  • Le secteur public doit faire confiance aux entreprises porteuses d’emploi éco responsable. De son coté, l’Etat doit permettre le développement de dispositifs fiscaux favorables à la croissance verte.


Les collectivités peuvent être les premiers partenaires écologiques de l’Etat grâce à la décentralisation. Il faut leur faire confiance.

  • Sur la mobilité, il faut nous permettre de faire les investissements nécessaires lourds financièrement en termes de mobilité
  • Sur le logement, maintenir un seuil de 25% de logement social, c’est parfois obliger à étaler les constructions.
  • Sur l’économie, la 5G est indispensable pour développer les technologies nécessaires, pour résoudre les problèmes environnementaux
  • Sur la réglementation, l’Etat doit garantir la compatibilité de l’ensemble des projets de lois et lois de finances avec nos engagements climatiques et confier aux Maires la police de l’environnement : le Maire doit pouvoir sanctionner directement les atteintes à l'environnement, même mineures, en prononçant des travaux d’intérêt général directement sans passer par le juge
  • Sur les finances, l’Etat doit lancer la renégociation des contrats financiers Etat/Collectivités afin de valoriser toutes les initiatives écologiques et accorder un bonus financier pour les collectivités qui investissent dans la croissance verte.

Jean François Husson, sénateur


Louis Nègre , Maire de Cagnes sur Mer



Pour aller plus loin: Les 10 engagements de nos candidats aux élections municipales pour une droite écologique des territoires > cliquez ici


Et vous, que pensez vous ? Vous avez une idée ? Continuons ce débat ! Cliquez ici

Toutes ces contributions viendront enrichir nos futures propositions dans ces domaines.